RECAP'Bilan, aide humanitaire, recherches… Le point sur le séisme au Maroc

Bilan des victimes, aide humanitaire, recherches… Le point sur le séisme au Maroc

RECAP'Un puissant tremblement de terre a touché le Maroc, dans la nuit de vendredi à samedi
Dans le village montagneux de Moulay Brahim dans la province d’Al-Haouz, des secouristes étaient à l’œuvre samedi en milieu de journée.
Dans le village montagneux de Moulay Brahim dans la province d’Al-Haouz, des secouristes étaient à l’œuvre samedi en milieu de journée. - Mosa'ab Elshamy / AP/SIPA
H.B. et M.P avec AFP

H.B. et M.P avec AFP

L'essentiel

  • Un séisme de magnitude 7 a touché le Maroc, dans la nuit de vendredi à samedi.
  • Le tremblement de terre a fait 2.012 morts et 2.059 blessés dont 1.404 sont dans un état grave, a indiqué samedi soir le ministère de l’Intérieur dans son dernier bilan provisoire.
  • Le drame a suscité un élan de solidarité dans le monde, plusieurs pays, dont Israël, la France, l’Espagne, l’Italie et les Etats-Unis proposant leur aide.

EDIT du 10 septembre à 14h48. Toute la rédaction de 20 Minutes est mobilisée afin de vous tenir informés de l’évolution de la situation au Maroc, après le puissant séisme. Le premier article faisant le point sur les conséquences du tremblement de terre a donc été mis à jour ce 10 sptembre.

Le Maroc s’est réveillé samedi matin sous le choc. Plus de 2.000 personnes ont péri dans un puissant séisme qui a frappé le royaume dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique dans plusieurs villes du pays. De nombreux habitants se sont réfugiés dans les rues, où ils ont passé la nuit de peur de voir leurs immeubles s’effondrer. Les secours tentent désormais de s’organiser dans les zones sinistrées, parfois difficiles d’accès. 20 Minutes fait le point sur cette catastrophe, dont le bilan reste provisoire.

Un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter

Le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (CMRST) a mesuré la magnitude du séisme à 7, précisant que l’épicentre de la secousse se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers. La secousse tellurique a été enregistrée vendredi à 23h11 heure locale (22h11 GMT), selon l’Institut de géophysique américain (USGS). Il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour.

Un deuil national de trois jours a été décrété samedi. Les drapeaux sur les bâtiments officiels ont été mis en berne et une « prière de l’absent » doit être accomplie dimanche dans l’ensemble des mosquées du royaume pour l’âme des victimes.

Un bilan humain très lourd

Le séisme a fait 2.012 morts et 2.059 blessés dont 1.404 sont dans un état grave, a indiqué samedi soir le ministère de l’Intérieur dans son dernier bilan provisoire. Plus de la moitié des morts ont été recensées à Al-Haouz (1.293) et à Taroudant (452), plus au Sud, deux zones rurales montagneuses au cœur du Haut Atlas.

De nombreux dégâts

Selon des images diffusées dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux, le tremblement de terre a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes. De nombreuses habitations se sont effondrées, et des voitures ont été écrasées par des éboulements.

A Marrakech, une partie d’un minaret s’est écroulée sur la célèbre place Jemaa el-Fna. Les ruelles du quartier de la médina étaient jonchées de débris, et de vieilles bâtisses se sont affaissées. Des remparts historiques datant du XIIe siècle se sont effondrés partiellement. Les habitants se sont réfugiés dehors et ont passé notamment la nuit sur la célèbre place Jamaa el Fna. La secousse a également été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population.

Mais c’est à une cinquantaine de kilomètres plus au sud, dans les villages de montagne du Haut Atlas des provinces d’Al-Haouz et de Taroudant, que les destructions sont les plus importantes et les bilans les plus lourds. Les villages aux maisons de terre ou d’argile de Tafeghaghte et de Moulay Brahim sont ainsi presque entièrement détruits.

Des opérations de secours difficiles

Dans le village montagneux de Moulay Brahim dans la province d’Al-Haouz, des secouristes étaient à l’œuvre samedi en milieu de journée, à la recherche de survivants parmi les décombres de maisons effondrées. « L’urgence, c’est d’accéder aux zones de l’épicentre » afin de procéder à la recherche de victimes dans les décombres, a expliqué à France Info le colonel Philippe Besson, président des Pompiers de l’urgence internationale. L’épicentre se trouve dans « une zone rurale montagneuse. Or les routes sont endommagées et les ponts ont été détruits, ce qui rend les accès très difficiles pour les secours marocains ».

L’armée marocaine a déployé de son côté « des moyens humains et logistiques importants, aériens et terrestres », ainsi que des équipes de recherche, de sauvetage, et un hôpital de campagne dans la région d’Al-Haouz, a rapporté l’agence de presse marocaine MAP.

Cette photographie prise et publiée le 10 septembre 2023 par l'Unité militaire d'urgence espagnole (UME) montre des membres de l'UME prêts à monter à bord d'un avion militaire Airbus A400 à la base aérienne de Saragosse. L'Espagne a envoyé 56 sauveteurs et quatre chiens de recherche au Maroc.
Cette photographie prise et publiée le 10 septembre 2023 par l'Unité militaire d'urgence espagnole (UME) montre des membres de l'UME prêts à monter à bord d'un avion militaire Airbus A400 à la base aérienne de Saragosse. L'Espagne a envoyé 56 sauveteurs et quatre chiens de recherche au Maroc. - Handout / UME / AFP

Ce dimanche, les secouristes ont accéléré les recherches pour tenter de retrouver des survivants coincés sous les décombres de villages rasés. Secouristes, volontaires et membres des forces armées s’activent pour retrouver des survivants et extraire des corps des décombres notamment dans le village de Tafeghaghte, presque entièrement détruit par le séisme dont l’épicentre ne se trouve qu’à une cinquantaine de kilomètres de là, selon une équipe de l’AFP. Rares sont les bâtisses qui tiennent encore debout.

Un pays régulièrement touché par les séismes

Le Maroc fait partie des pays dans lesquelles on ne se demande pas s’il va y avoir des séismes, mais plutôt quand ils auront lieu. Le 29 février 1960, un tremblement de terre de magnitude 5,7 avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait près de 15.000 morts, soit un tiers de la population de la ville. Et le 24 février 2004, un séisme de 6,4 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts.

Le puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi s’est produit dans une zone qui n’est pourtant « pas la plus active » du pays.

Un élan de solidarité du monde entier

Le président Macron a déclaré que la France se tenait « prête à aider aux premiers secours ». Dans un courrier adressé au roi du Maroc Mohammed VI, le chef de l’Etat a exprimé sa « vive émotion » et sa « profonde peine » face au « terrible drame ». « Mes pensées vont en particulier aux familles et proches des victimes disparues ainsi qu’aux blessés », a écrit Emmanuel Macron, en présentant ses « condoléances et celles du peuple français ». « La France se tient d’ores et déjà prête à mobiliser les moyens nécessaires pour répondre aux sollicitations éventuelles du Royaume du Maroc et apporter une assistance immédiate dans cette phase critique d’urgence et, lorsque le temps viendra, le soutien nécessaire à la reconstruction », a-t-il également déclaré.

L’Occitanie, la collectivité de Corse et la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) se sont par ailleurs engagées samedi à fournir un million d’euros d’aide humanitaire en faveur des sinistrés. L’Espagne a proposé au Maroc « à la fois des équipes de secours […] mais aussi son aide pour la reconstruction » et a envoyé une équipe de 56 secouristes au Maroc après avoir reçu une demande d’aide officielle de Rabat. Quant au Royaume-Uni, il tient également « prêt à aider » le Maroc « de toutes les manières possibles ».

Une photo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) du ministre des Affaires étrangères du Qatar le 10 septembre 2023, montre des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage des forces de sécurité intérieure qataries accompagnant des secours dans un avion en route de Doha vers le Maroc frappé par le tremblement de terre.
Une photo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) du ministre des Affaires étrangères du Qatar le 10 septembre 2023, montre des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage des forces de sécurité intérieure qataries accompagnant des secours dans un avion en route de Doha vers le Maroc frappé par le tremblement de terre. - X account of Qatar's Minister of Interior Khalifa bin Hamad Al Thani

Israël a « donné des instructions à tous les organes et forces gouvernementaux pour fournir toute l’assistance nécessaire au peuple marocain, y compris les préparatifs pour l’envoi d’une équipe d’aide dans la région ». L’Irak s’est aussi dit « prêt à fournir toute forme d’assistance » tandis que le roi de Jordanie Abdallah II a ordonné à son gouvernement « d’apporter toute l’aide nécessaire ».

Même l’Algérie, qui a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc, a annoncé samedi ouvrir son espace aérien, fermé depuis septembre 2021, aux vols transportant des aides humanitaires et des blessés du séisme. Les autorités algériennes se sont en outre dites « pleinement disposées à fournir des aides humanitaires et à mobiliser tous les moyens matériels et humains en solidarité avec le peuple marocain frère ».

Toutes les infos sur le séisme au Maroc par ici

Le président de l’ONG française Secouristes sans frontières, Arnaud Fraisse, a, lui, affirmé dimanche matin que le Maroc bloquait des équipes de secours. « Normalement, on aurait voulu prendre un avion qui décolle dans une minute à Orly. Malheureusement, on n’a toujours pas eu l’accord du gouvernement marocain ; en fait, le gouvernement marocain bloque complètement toutes les équipes de secours actuellement, sauf une, celle du Qatar, qui a été autorisée, effectivement, à atterrir chez eux », a-t-il déclaré sur France Inter. Contacté par l’AFP en fin de matinée, Arnaud Fraisse a confirmé n’avoir « pas encore reçu d’autorisation pour intervention, mais il semble que la situation évolue puisque la Tunisie est aussi autorisée à intervenir », a-t-il précisé.


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