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Adrien Quatennens réintégré dans le groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale après quatre mois de suspension

Le Parti socialiste a estimé que la décision du groupe LFI était « inacceptable » et « incompatible avec les valeurs défendues et portées par la Nupes ».

Le Monde avec AFP

Publié le 11 avril 2023 à 13h40, modifié le 11 avril 2023 à 20h10

Temps de Lecture 3 min.

Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale, le 20 mars 2023.

Adrien Quatennens a été réintégré au groupe parlementaire La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale après quatre mois de suspension, mardi 11 avril. Une décision qui a suscité la désapprobation de plusieurs alliés des insoumis.

« Il y a eu un vote », a précisé la députée LFI de Seine-Maritime Alma Dufour. Lors d’un scrutin à bulletins secrets, 47 députés LFI ont voté pour son retour dès jeudi, 15 ont voté contre, deux se sont abstenus. Mais 53 députés ont ensuite considéré, dans un second vote, que « les conditions » de sa réintégration étaient « réunies », seuls six étant contre.

Plusieurs élus ont vivement critiqué cette réintégration de M. Quatennens au sein des rangs « insoumis ». Pour le Parti socialiste (PS), partenaire de LFI à l’Assemblée nationale au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), la décision est « inacceptable » et « incompatible avec les valeurs défendues et portées par la Nupes ». « C’est une faute politique. »

Les écologistes ne veulent pas de Quatennens dans l’intergroupe

« La honte ! », s’est de son côté exclamée la maire de Paris, Anne Hidalgo, opposante interne au premier secrétaire Olivier Faure. « Voilà le patriarcat. Comment peut-on en être encore là en 2023… », a-t-elle poursuivi dans un tweet.

La cheffe du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, a jugé qu’Adrien Quatennens ne pouvait « pas revenir au cœur de l’intergroupe [Nupes] ». Une position partagée par le député PS Guillaume Garot.

Au sein du Parti communiste français (PCF), le secrétaire national, Fabien Roussel, déjà en froid avec LFI, a dit ne pas vouloir se « mêler des affaires des autres », comme il l’a demandé aux « insoumis » lors de son congrès ce week-end.

« Un homme condamné pour violences conjugales est donc le bienvenu au sein de LFI et de la Nupes. Que la gauche se regarde dans une glace après ça », a dénoncé, de son côté, la députée Aurore Bergé (Renaissance) sur Twitter. Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a, lui, fustigé la « lâcheté » des élus LFI. « S’ils assumaient leur position, les “insoumis” auraient obligé [M.] Quatennens à affronter le jugement de ses électeurs ! », réagit-il.

Du côté des « insoumis », peu de députés se sont exprimés. Sur BFM-TV, Aymeric Caron s’est dit « solidaire » de la décision, soulignant que, selon les « valeurs de gauche », une fois la peine purgée, « on ne doit pas frapper quelqu’un du sceau de l’infamie ». « Il y a eu une discussion. C’est bien un groupe qui discute », a simplement commenté Alexis Corbière devant la presse.

Le député « regrette les expressions médiatiques qu’il a eues »

Le député du Nord avait été mis à l’écart après avoir été condamné, en décembre, à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lille pour violences conjugales. Il avait effectué son retour à l’Assemblée nationale à la mi-janvier, en tant que non-inscrit.

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En prévision de la fin de la sanction par ses pairs, un groupe paritaire de quatre personnes avait été chargé de l’auditionner avant de rendre compte de l’échange lors d’une réunion du bureau, organisée lundi. Le groupe devait notamment vérifier si les conditions édictées à M. Quatennens en prévision de son retour – dont la participation à un stage sur les violences faites aux femmes – avaient été respectées. « Il ressort des échanges avec Adrien Quatennens que ce dernier est engagé dans un stage, en cours de finalisation, répondant aux critères attendus », précise un communiqué du groupe LFI.

Le député a aussi affirmé « regretter les expressions médiatiques qu’il a eues à la suite de sa condamnation » et « reconnaît que certains de ses propos ont eu pour effet, sans qu’il n’en ait eu l’intention, de relativiser la gravité des faits et d’inverser la culpabilité entre l’auteur et la victime de violence », poursuit le groupe.

Soutien de Jean-Luc Mélenchon

L’affaire a commencé en septembre, après la révélation par Le Canard enchaîné d’une main courante déposée par l’épouse d’Adrien Quatennens, Céline Quatennens. Alors numéro deux de La France insoumise, M. Quatennens annonce se mettre en retrait de ses fonctions de coordinateur du parti. Dans un communiqué, il évoque des « disputes » depuis que sa femme lui a fait part de sa volonté de divorcer, et reconnaît lui avoir « donné une gifle », disant avoir « profondément regretté ce geste ».

Au mois de novembre, Celine Quatennens sort de son silence. Accusant son mari de « minimiser » les faits et de « jeter le discrédit » sur sa personne, elle dénonce des « violences physiques et morales » qu’elle dit subir depuis « plusieurs années ». Des accusations démenties par M. Quatennens.

L’affaire a fortement divisé au sein de La France insoumise et, plus largement, parmi les élus de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes). Le député du Nord avait notamment bénéficié du soutien de Jean-Luc Mélenchon : « Je lui dis ma confiance et mon affection », avait déclaré l’ancien député peu après les révélations du Canard enchaîné. Plusieurs membres de LFI demandaient, quant à eux, son exclusion des rangs « insoumis » et de la Nupes.

Plusieurs députés du mouvement réclamaient une « clause de revoyure » concernant la décision de suspension de quatre mois, après un entretien télévisé d’Adrien Quatennens en décembre, dans lequel il détaillait les circonstances de la gifle assenée à son épouse et semblait, selon une députée, « inverser le rapport agressée/agresseur ».

Le Monde avec AFP

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