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Police-Justice

Boeing 737 d'Alaska Airlines: la porte de l'avion retrouvée dans un jardin de Portland

La porte de l'appareil s'est détachée lors du vol opéré par la compagnie aérienne américaine le 5 janvier.

Une découverte, pour le moins inhabituelle, qui fait suite à un incident aérien. Bob, professeur à Portland aux États-Unis, a retrouvé un morceau de la porte du Boeing 737 d'Alaska Airlines dans son jardin, après que la pièce s'est détachée vendredi dernier lors d'un vol opéré par la compagnie Alaska Airlines, apprend-on ce lundi 8 janvier dans plusieurs médias, dont la BBC.

"Je suis heureuse d'annoncer que nous avons trouvé le panneau de porte", a déclaré lors d'une conférence de presse Jennifer Homendy, présidente de l'agence américaine chargée de la sécurité des transports, le National Transportation Safety Board (NTSB).

"(L'enseignant) a pris une photo. Sur les photos, je peux juste voir l'extérieur du panneau de la porte, les parties blanches. Nous ne voyons rien d'autre, mais nous allons aller le chercher et commencer à l'analyser", a-t-elle indiqué.

La porte avec un hublot s'est envolée, lorsque l'appareil, un Boeing 737 MAX 9, était situé à près de 5.000 mètres d'attitude. Face à cet incident, qui a occasionné quelques blessés légers parmi les 171 passagers et 6 membres de l'équipage, l'avion a fait demi-tour. Il est revenu se poser à Portland, au lieu d'atterrir comme prévu initialement à Ontario.

"Je vais mourir"

Plusieurs passagers sont revenus sur cette difficile expérience. "C'était vraiment brutal. À peine en altitude, la façade du hublot s'est détachée", a témoigné Kyle Rinker sur la chaîne américaine CNN.

"La première chose qui m'est venue à l'esprit c'était 'je vais mourir'", a expliqué une autre passagère, Vi Nguyen quotidien américain The New York Times.

D'après la NTSB, personne n'était assis aux deux places à côté de la cloison qui s'est envolée. Mais selon des passagers cités par le quotidien de Portland, The Oregonian, un adolescent assis dans cette rangée a eu sa chemise arrachée par la décompression, occasionnant des blessures légères.

Une dizaine d'annulations de vols

En réaction à cet incident, l'agence fédérale américaine de l'aviation civile (Federal Aviation Administration, FAA) a ordonné ce samedi "l'inspection immédiate de certains avions Boeing 737 MAX 9" avant un nouveau vol. Tout en précisant qu'environ 171 appareils étaient concernés dans le monde. L'opération, dont la durée est estimée entre quatre et huit heures par avion, a entraîné une dizaine d'annulations de vols.

De son côté, la NTSB a annoncé avoir dépêché une équipe à Portland pour enquêter sur les raisons de ce dysfonctionnement. Alaska, qui avait neutralisé la totalité de ses 65 avions de ce modèle avant même l'annonce de la FAA, a précisé ce samedi sur X (ex-Twitter) que "plus du quart" de sa flotte de 737 MAX 9 avait été inspecté et dit n'avoir pas trouvé à ce stade "d'élément préoccupant".

L'incident intervient après une série de problèmes techniques et deux crashes ces dernières années pour le 737 MAX. Les deux accidents, qui ont fait 346 morts en octobre 2018 et mars 2019, ont entraîné le maintien au sol du 737 MAX durant 20 mois et l'imposition de changements dans le système de contrôle en vol.

Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l'appareil.

Baptiste Farge avec AFP