Alerte sur la santé mentale des jeunes filles, « l’écart se creuse » avec les garçons

Une nouvelle étude publiée ce mardi témoigne d’une dégradation de l’état psychique des adolescents, mais aussi d’un écart de plus en plus important selon le sexe. Santé publique France insiste sur les bons comportements à adopter et les dispositifs de soutien accessibles à tous.

Les tentatives de suicide chez les adolescentes ont explosé depuis le Covid. (Illustration) AFP/Olivier Douliery
Les tentatives de suicide chez les adolescentes ont explosé depuis le Covid. (Illustration) AFP/Olivier Douliery

    Médecins de santé publique et psychiatres partagent un cri d’alarme : les jeunes, et notamment les jeunes filles, sont de plus en plus mal dans leur peau depuis la pandémie de Covid, avec des conséquences parfois fatales. Une nouvelle étude de Santé publique France et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), publiée ce mardi, va dans leur sens : la santé mentale des ados s’est « nettement dégradée » entre 2018 et 2022 et « cette dégradation est plus marquée chez les jeunes filles et creuse l’écart garçons-filles déjà observé auparavant », lit-on dans les conclusions.

    Cette étude, baptisée EnClass, est basée sur les réponses de 9 500 collégiens et lycéens, récoltées grâce à des questionnaires remplis en 2022. Ces jeunes devaient dire, anonymement, s’ils se sentaient en bonne santé, stressés, s’ils avaient fait une tentative de suicide récemment, etc. Alors qu’elle était stable par rapport aux deux enquêtes similaires précédentes, la part d’élèves de collège se disant en « excellente santé » est passée de 41,5 % à 38,8 % chez les garçons et de 31 à 24,4 % chez les filles, par exemple. « Le malaise des jeunes est global, on a pensé trop vite qu’on allait sortir du Covid sans conséquences », pointe Nathalie Godart, pédopsychiatre à la Fondation santé des étudiants de France.